Rose puis gris
Le soir est arrivé, la nuit est entrée, les gens sont dehors.
Moi je suis dedans, enfermée et en chute libre
Je m’étais levée comme tous les matins.
Contente que le week end soit là, inquiète à l’idée qu’il passe trop vite.
Le matin, l’après midi se sont passés.
Ce soir, un spectacle de danse était prévu.
Demain midi un pique nique entre amis.
Mais non.
Pas le droit.
Pas le droit d’être comme les gens de la rue.
Pas le droit d’être légère et insouciante.
A 18h00, j’apprends que la vie est triste.
Toujours.
Une mère qui ne vivait déjà plus et qui décide d’en finir définitivement.
La chute continue.
Je lève les yeux
Je regarde les ombres à la surface
Personne pour me voir.
Je coule, je glisse.
Tirée par une main
Ecrasée par les poids de la vie
Je m’enfonce dans la profondeur
La vérité est là devant moi
Longtemps cachée,
Aujourd’hui révélée
Ma vérité me dépasse
Elle dépasse des cachettes où je l’avais enfouie
Je ne peux plus rien dissimuler
Le gris est bien gris
Le rose de mes joues n’arrive plus à le calfeutrer
Il apparaît et s’étale dangereusement à la surface du monde ambiant